Fév 222013
 

Un article consacré à Mère Teresa vient de paraître sur le site de la revue canadienne «Sciences religieuses/Studies in Religion».

Serge Larivée, Carole Sénéchal et Genevière Chénard, « Les côtés ténébreux de Mère Teresa », Sciences Religieuses/Studies in Religion (publié en ligne le 15 janvier 2013 DOI: 10.1177/0008429812469894)

Un résumé est disponible sur le site de l’Université de Montréal. J’ai en main une version PDF de l’article en question (sur le site de «Sciences religieuses / Studies in Religion», le tout est disponible aux abonnés ou via une bibliothèque universitaire). Je viens de le lire cet article. Je ne sais trop quoi en penser. Je note cependant que la section consacrée à la « nuit de la foi » qu’a vécu Mère Teresa est traité de manière un brin rapide et superficielle. Les auteurs le mentionnent, certes, qu’il s’agit là d’un phénomène commun aux mystiques, bien attesté chez St-Jean-de-la-Croix et chez d’autres. Il est vrai aussi que chez Mère Teresa, tout ça a quelque chose de particulier et que ça a duré une cinquantaine d’année. Vous pouvez lire la correspondance de Mère Teresa :

Mother Teresa : Come be my light, edited by Brian Kolodiejchuk. New York : Doubleday, 2007.

Mère Teresa, Viens, sois ma lumière, Paris: Lethielleux, 2008 (disponible aussi en livre de poche).

Je suis à analyser l’article dans sa méthodologie et certains points importants me semblent très questionnables.

Je signale que dans la version PDF de l’article, il y a une coquille dans la bibliographie : Come by (sic) my light.

** Ajout (22 février 2013 20h51) : lapresse.ca vient de s’emparer de l’affaire…

** Ajout 27 février 2013 : Quelqu’un qui a travaillé auprès d’elle réagit

** Ajout 8 novembre. Une recension de l’article qui m’avait échappé : Le mauvais procès fait à mère Teresa

 

En attendant, je vous offre ce beau chant de la communauté de Taizé :

 

Jésus le Christ, lumière intérieure (Chant de Taizé)

Jésus le Christ, lumière intérieure ne laisse pas mes ténèbres me parler.
Jésus le Christ lumière intérieure donne-moi d’accueillir ton amour.

Seigneur, tu me sondes et me connais Que je me lève ou m’assois, tu le sais.
Tu me devances et me poursuis, tu m’enserres, tu as mis sur moi ta main.
Tu prends les ailes de l’aurore Et me lâches au-delà des mers
même là, ta main me conduit ta droite me saisit.

Je dirai : « Que me couvre la ténèbre », la ténèbre n’est pas ténèbre devant toi,
la nuit comme le jour illumine.
Je te rends grâce pour tant de prodiges merveilles que je suis et que tes oeuvres
elles sont à toi ô Dieu comme est mon coeur  Conduis-moi sur le chemin d’éternité

Fév 182013
 

Quelqu’un m’interpelle au sujet des prédictions de Pierre Jovanovic. J’avoue que je m’intéresse peu à ce qu’il fait et à ce qu’il dit et écrit sur son site web. Mais bon, je ne demande qu’à être convaincu. J’ai l’esprit assez ouvert lorsque quelqu’un me poste un vidéo ou un article pour le lire. Mais bien souvent, avec Jovanovic, je reste sur ma faim.

Cela dit, je me suis intéressé à l’édition en deux tomes des textes de Nag Hammadi publiée par sa maison d’édition Le jardin des livres (sous le titre : Les manuscrits de Nag Hammadi). De ça, je peux bien dire un mot.

Sur le coup, ça semble une bonne édition, bien savante. Le nom qui paraît sur la couverture est celui de James M. Robinson! Ça impressionne! Le professeur Robinson est en effet le pionnier de la recherche sur les textes de Nag Hammadi. Professeur émérite à Claremont Graduate University. Détenteur d’un doctorat honoris causa de l’Université Laval. Un homme remarquable que je connais bien en plus (photo 1 et photo 2) – mais bon, le point n’est pas là. Le problème des volumes en question n’est donc pas le nom de l’auteur qui apparait sur la couverture. Le problème vient plutôt de la traduction française. Il faut en effet savoir d’une part qu’il ne s’agit pas d’une traduction de première mains des textes de Nag Hammadi faite sur le copte. C’est une traduction de traduction, faite à partir de l’anglais. Le volume original a en effet été publié en anglais sous le titre The Nag Hammadi Library in English. Cette édition, plusieurs fois réédité et qui a rendu de fiers services est cependant désuète. Les traductions anglaises des textes de Nag Hammadi parues dans ce volume sont désormais toutes disponibles en ligne (gratuitement) sur le site web de la Gnostic Society. C’est ainsi inutile de l’acheter. Elle ne bénéficie pas des 35 dernières années de recherche sur les textes de Nag Hammadi, et surtout sur la grammaire et la syntaxe des dialectes de la langue copte. Cette bonne vieille édition a ainsi été remplacée (en 2009) par une édition anglaise plus récente publiée sous la direction du défunt Marvin Meyer et à laquelle a collaboré James M. Robinson, ainsi que Wolf-Peter Funk (Université Laval), Paul-Hubert Poirier (Université Laval) et Elaine Pagel (Princeton University) : The Nag Hammadi Scriptures. Si vous voulez une bonne traduction anglaise à jour et pas chère. c’est cette dernière qu’il faut acheter.

La question que je me pose au sujet de la traduction française publiée par la maison d’édition de Pierre Jovanovic est la suivante : Quel est l’intérêt de publier la traduction française d’une traduction anglaise de textes coptes? Pourquoi aussi avoir choisi de traduire une traduction anglaise désuète et accessible gratuitement en ligne? Pourquoi ne pas avoir demandé à des chercheurs qui savent lire le copte de produire une traduction originale plutôt que de traduire une traduction anglaise qui n’est plus à jour? Est-ce que le grand public est bien servi? De plus, le volume anglais plus récent coûte $19.75 chez Amazon.ca (en date du 18 février 2013). Les deux volumes du Jardin des livres coûtent 21 euros chacun… Ça fait un peu plus de $56 (en date du 18 février 2013). Et c’est une traduction française faite sur une traduction anglaise (qui est dépassée, ne l’oublions pas). C’est un pensez-y bien. Moi, en tout cas, je ne suis pas preneur. Pas à cause du prix, mais parce que c’est une traduction de secondes mains qui n’est pas faite directement sur le copte. J’ai examiné ces volumes en librairie et en bibliothèque et c’est très mauvais. Les traducteurs français ne comprennent souvent pas ce qu’ils traduisent de l’anglais. Le vocabulaire technique de la gnose est parfois bien nébuleux et confus. Impossible, notamment, de s’y fier pour une étude de détails. Je ne recommande donc pas de faire l’acquisition de ces volumes. (NB : Ne me demandez pas des exemples de traductions nébuleuses, je n’en donnerai pas sur mon blog, ni par courriel, mais si vous voulez, invitez-moi, payez-moi un verre, on sort les livres d’une bibliothèque et on regarde ça.)

Mais, me dira-t-on, je suis nul en anglais et je veux lire les textes de Nag Hammadi en français. Alors là gardez vos sous et lisez-les (gratuitement) en ligne sur le site de la Bibliothèque copte de l’Université Laval. Inutile de dépenser $56. Vous pouvez aussi vous procurer les fascicules qui sont publiés aux Presses de l’Université Laval. C’est cher, certes, mais ça vaut la peine si vous voulez être sérieux dans vos recherches. Autre alternative, procurez-vous la traduction française de l’ensemble des textes de Nag Hammadi publiée chez Gallimard dans la collection Bibliothèque de la Pléiade sous le titre Écrits gnostiques.

Je vous laisse tirer vos propres conclusions.

 

Fév 112013
 

On lit toute sorte de choses sur les réseaux sociaux. Mieux vaut se renseigner un peu avant de porter un jugement dans un sens ou dans l’autre (non pas sur l’homme) mais sur l’événement.

Le Code de Droit Canonique de l’Église Catholique prévoit la chose.

Livre II Can. 332 -§ 2. S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit.

Détails dans le Magazine La Vie : Démission du Pape : ce que dit le droit canon.

Benoît XVI écrivait en 2010 dans son livre Lumière du monde : « Si un pape se rend compte clairement qu’il n’est plus capable, physiquement, psychologiquement et spirituellement, d’accomplir les tâches inhérentes à sa fonction, alors il a le droit et, dans certaines circonstances l’obligation, de démissionner.» Le Nouvel Observateur en avait fait état.

Détails aussi dans L’Express: Quand Benoit XVI revendiquait le droit à la démission.

** Ajout 12 février : Un spécialiste du droit canon nous explique : Le Père Cédric Burgun.