L’Avent : Une visite réconfortante (Matthieu 25, 36)

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Nov 302016
 

Deuxième d’une série de chroniques sur l’Avent (novembre 2016) 

 

L’Avent, c’est la visite réconfortante de ce Dieu qui prend l’initiative et qui nous invite à poser un geste.

Une réflexion :

 

Lorsque je me mets dans l’ambiance de Noël, j’ai en mémoire les nombreuses occasions pendant lesquelles j’ai reçu un parent ou un ami dans ma demeure et ou rendu visite à des personnes qui souffraient de solitude (Mt 25, 36) – cette forme de pauvreté qui se répand à grande vitesse dans nos sociétés. Ceci me rappelle une histoire, celle de deux femmes enceintes, Élisabeth et Marie. La première a accueilli l’autre qui lui rendait visite (Lc 1, 39-45). Pour la remercier, Marie lui a offert un cantique, le Magnificat, chant qui célèbre ce Dieu qui a rendu visite à l’humanité.

46 Alors Marie dit : « Mon âme exalte le Seigneur

47 et mon esprit s’est rempli d’allégresse
à cause de Dieu, mon Sauveur,

48 parce qu’il a porté son regard sur son humble servante.
Oui, désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse,

49 parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses :
saint est son Nom.

Dieu agit en Marie et à travers elle; une attente est comblée et se réalise, mais d’une manière qui a de quoi surprendre! Marie est une femme humble (1 Sam 1, 11), une servante; ce qualificatif n’est pas anodin. Le mot grec de l’évangile est doulè, et signifie littéralement une esclave. C’est elle qui bénéficie la première du salut et qui donne naissance au Fils de Dieu. Combien cela a-t-il dû étonner, et résonner aux oreilles de ceux qui avaient soif de justice (Mt 5, 6) et de liberté dans le monde antique! Que faisons-nous aujourd’hui de cette bonne nouvelle alors que nous en redécouvrons la portée?

Cette visite de Dieu initie alors un temps nouveau. Lisons la suite :

50 Sa bonté s’étend de génération en génération sur ceux qui le craignent.

51 Il est intervenu de toute la force de son bras ;
il a dispersé les hommes à la pensée orgueilleuse ;

52 il a jeté les puissants à bas de leurs trônes
et il a élevé les humbles ;

53 les affamés, il les a comblés de biens
et les riches, il les a renvoyés les mains vides.

Dieu est loué pour son engagement envers les captifs, les personnes victimes des puissances du monde. Dieu les délivrera! Voilà le sens du nom de celui qui est attendu : Yeshouah (יֵשׁוּעַ), c’est-à-dire Jésus! Ce salut rassasie et comble les manques. Il inaugure une ère où les ressources seront redistribuées. Que faisons-nous de cette parole, nous qui la lisons et l’entendons chaque jour en cette période de l’Avent? Lisons la suite :

54 Il est venu en aide à Israël son serviteur
en souvenir de sa bonté,

55 comme il l’avait dit à nos pères,
en faveur d’Abraham et de sa descendance pour toujours. »

En relisant ce texte du Magnificat, deux attitudes prennent forme en mon esprit. La première en est une de réceptivité : Dieu se souvient de sa promesse et il la remplit. J’accueille cette promesse et sa réalisation. C’est bien lui qui a pris les devant! Il nous invite avec insistance à en accueillir la réalisation et à dire oui. Il nous appelle à faire comme son Fils qui nous déclare «Bienheureux» (Luc 6, 20-26), ainsi que l’ensemble de ceux et celles qui bénéficient de cette délivrance de l’emprise du mal. En devenant les imitateurs du Christ (Ph 2, 5), nous nous engageons alors à prendre une attitude active et à poser des gestes concrets pour construire un monde meilleur, pour construire le Royaume de Dieu en nous et autour de nous. C’est ainsi que nous pouvons affirmer que Dieu est avec nous (Is 7, 14Mt 1, 23), et qu’il ne fera rien sans nous!

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Je tiens à remercier mon collègue Gilles Marleau pour son assistance et pour quelques idées contenues dans ce texte!

 

L’Avent est une bienheureuse espérance! (Tite 2, 13)

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Nov 232016
 

Première d’une série de chroniques sur le sens de l’Avent.

Est-ce le temps de l’Avent ou de l’avant? Soulignons-nous l’avènement du Fils de Dieu dans notre monde, ou bien la période qui précède le temps des fêtes? Une réflexion :

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Et si nous le laissions entrer à nouveau, comme pour une première fois?

Question de nous laisser surprendre…

Le nom Avent, vient du latin adventus qui signifie l’acte, ou le fait d’être arrivé, d’où l’avènement. De ce mot deux verbes sont formés, advenio qui signifie arriver et advento qui signifie s’approcher. Pour l’anecdote, la langue française permet aussi de faire un jeu de mots et certains font de l’Avent un espace de temps préparatoire qui se déroule “avant” la période des fêtes de fin d’année! C’est donc le temps d’aller vous procurer un petit calendrier avec 25 portes derrière lesquelles se cachent 25 surprises…

Mais pour célébrer quoi au juste? Pour souligner quoi?

C’est l’histoire de ce dieu inconnu (Ac 17, 22-31) qui a voulu se faire proche d’une humanité qui vivait en exil. C’est celle d’un Père qui guette à la fenêtre et qui attend son enfant et qui, le voyant arriver se lance à sa rencontre afin de lui dire qu’il l’aime. C’est celle de cet homme riche et puissant qui ne veut pas des serviteurs, mais des fils et des filles (Lc 15, 11-32). C’est aussi celle du Fils de Dieu qui vient dans notre monde, frappe à notre porte (Ap 3, 20) et nous appelle, nous, ses frères et ses sœurs (He 2, 11).

Profitons de cette période de quatre dimanches qui souligne la visite du Christ parmi les siens (Jn 1, 10-12) en ouvrant nos cœurs. Puisque nous sommes de sa famille, faisons comme lui! Allons les uns vers les autres et accueillons-nous, invitons-nous et dressons la table. Faisons de nos foyer des lieux de joie!

Que la saison des fêtes commence!

 

 

Pour aller plus loin…

Raymond E. Brown, Lire les Évangiles au temps de l’Avent et à Noël, Paris, Cerf, 2008.

Michel Dujarier, Église – fraternité, Paris, Cerf, 2013.

Nov 032016
 

Il est arrivé! Demandez-le à votre libraire!

Questions controversées sur la Bible, Sébastien Doane (Dir.), Montréal: Novalis, 2016.

Avec des contributions de Serge Cazelais, Francis Daoust, Anne Létourneau et Hervé Tremblay.

Je signe les trois chapitres suivants :

 

  • “Jésus était-il marié?”, p. 175-196.
  • “L’Église a-t-elle retiré des livres de la Bible?”, p. 197-216.
  • “Que s’est-il passé autour du tombeau de Jésus?”, p. 217-232.

 

J’ai moi-même eu toute une surprise en parcourant l’introduction. Voici comment l’éditeur me présente :

«Serge Cazelais enseigne l’histoire des religions à l’Université
Saint-Paul, à Ottawa. Il a l’âme d’un enquêteur et d’un
raconteur. Quand je lis les romans de Dan Brown, je vois
Serge dans la peau de Robert Langdon, professeur de «symbologie»
qui suit la piste des énigmes d’une autre époque. Serge
se passionne pour l’histoire des premiers siècles de l’Église
naissante. En dialoguant avec lui, on ne peut que se laisser
entraîner dans sa passion pour les Pères de l’Église, les textes
apocryphes et les anciennes hérésies. Les articles qu’il
propose utilisent volontairement un ton plus familier pour
montrer que les études bibliques peuvent aussi se dire par
des mots de tous les jours. Serge aime déconstruire l’image
figée et monolithique de l’Église naissante pour montrer la
pluralité interprétative qui a donné vie à cette Église.

Épicurien, dans ses temps libres, Serge aime cuisiner et bien
manger avec sa famille et ses amis.»

Venez me rencontrer au Salon du livre de Montréal, au kiosque de Bayard-Novalis le 17 novembre à partir de 18h! Sébastien Doane et moi nous vous signerons des autographes!