Jan 152013
 

C’est ce soir que ça recommence! Le Mardi 21h00 (en reprise le dimanche à 10h00) sur l’ensemble du réseau Radio Ville-Marie. Les trois premières émissions de la saison sont consacrées à la lecture de la Bible : Lire selon la chair et lire selon l’esprit. Pour les trois prochaines semaines, nous parlerons d’interprétation biblique telle qu’elle se pratiquait au premier siècle (jusqu’au troisième).

 

La question que nous nous posons est la suivante : Comment lisait-on l’Écriture (l’Ancien Testament des chrétiens) au sein des communautés juives du premier siècle de notre ère? Les rédacteurs des évangiles et l’apôtre Paul héritent de ces manières de lire. Des auteurs chrétiens anciens (Pères de l’Église) comme Origène et d’autres affirment que l’Écriture se lit de trois manières : Le sens littéral dresse la table, construit le récit, règle la syntaxe et s’occupe des choses corporelles. Un deuxième niveau de sens s’adresse à l’âme, lui révèle sa condition, lui suggère une manière de se conduire et l’appelle à l’éveil. Le troisième niveau ouvre le chemin du retour. Il enseigne à l’âme comment s’unir à l’Esprit et entrer à nouveau dans la maison du Père. Cela dit, Origène signale dès le troisième siècle que nombreux sont ceux qui, au sein de l’Église ne savent plus comment accéder aux trois niveaux de sens…

 

Dans la littérature juive rabbinique, notamment dans le Talmud, il existe une légende qui raconte que quatre grands rabbins sont entrées au Paradis… On y apprend que l’un d’eux, un mystérieux rabbin dont la Tradition ne veut plus prononcer le nom serait entré au Paradis et y aurait coupé les jeunes pousses. Le Paradis (PaRDeS) serait-il un mot code pour parler du monde de l’interprétation de l’Écriture?

 

PESHAT : le sens littéral du texte qui ne traite que du monde matériel et sensible. C’est le niveau où s’arrête la majorité.

REMEZ : l’allusion et l’insinuation qui se découvre au moyen de règles herméneutiques appliquées sur le texte.

DERASH : l’interprétation figurée, notamment la parabole, la légende, le proverbe à partir desquels on enseigne et tire une leçon une fois que des règles herméneutiques ont été appliquées au texte.

SOD : le Secret, qui consiste dans le niveau ésotérique, spirituel traitant de la métaphysique et de la révélation des réalités surnaturelles, secrètes et mystérieuses, de la relation entre l’âme et Dieu.

 

Si le sujet vous intéresse (en attendant mon livre…), vous pouvez lire certains de mes articles en ligne :

Le sommeil d’Adam dans deux traités de Nag Hammadi”, Études coptes X, Douzième journée d’études (Lyon, 19-21 mai 2005), A. BOUD’HORS et C. LOUIS (Eds.), Paris: De Boccard (Cahiers de la Bibliothèque copte 16, Collection De l’Université Marc-Bloch-Strasbourg), 2008, p. 249-257.

Sens corporel et sens spirituel de l’Écriture selon Origène et Marius Victorinus”, Scriptura, 10 (2008), p. 9-22.