Initiation Au Piégeage Et Journée De Plein-Air Avec Les Cadets

 

Texte originellement publié sur le site quebecpeche le 10 mars 2019

Compte rendu d’une activité de plein-air qui mérite d’être soulignée!

Habituellement, lorsque je parle de piégeage, je le fais dans une autre section de ce forum. On me permettra cette fois-ci d’en parler dans cette section “récit”.

M. Denis Vaillant, président de l’APTICO et le Capitaine Ninon Huard, Commandant du Corps de cadets 1786 Louis-Joseph-Papineau, ont été les maîtres d’oeuvre d’une journée exceptionnellement riche en expériences, en partages, en découvertes et en plaisirs qui s’est tenue le 9 mars 2019 à Thurso en Outaouais et à laquelle ont participé des cadets du 1786 (Louis-Joseph-Papineau), du 1573 (Buckingham) et du 2920 (Gatineau), des officiers et des trappeurs membres de l’APTICO (Association professionnelle des trappeurs indépendants, section Outaouais).

Un immense merci à M. Michel Boucher qui nous a reçu chez lui. 

Les cadets ont notamment fait une expédition en raquettes sur une baie gelée de la rivière des Outaouais et dans un boisée. Quelques ateliers (équipement, soins des fourrures) ont aussi agrémenté cette journée, sans oublier une belle découverte culinaire : le ragoût d’ours!

7h30, déjà quelques officiers des Forces et quelques membres de l’APTICO sont sur les lieux afin de monter les équipements.

Il faut être prêt! Le programme de la Journée est fort chargé! Autant du côté des officiers que du côté des trappeurs, nous sommes déterminés à faire vivre une expérience hors du commun et inoubliables à ces jeunes! À ce titre, Michel Boucher, un trappeur d’expérience et un homme généreux et engagé, exprime à quel point il accorde de l’importance à la relève. Il ajoute que de tisser des liens entre trappeurs et apprentis-trappeurs est le meilleur moyen d’assurer la pérennité des activités liés à la faune, au plein-air et au piégeage.

Michel Boucher, trappeur et vice-président de l’APTICO. À droite sur la photo, Capitaine Ninon Huard.

Les cadets arrivent et ont voit dans leur regard à quel point ils sont enthousiastes, piqués par la curiosité et prêts à vivre cette expérience!

Répartis en petits groupes, les cadets se dirigent vers différents ateliers. Un premier groupe se prépare à aller marcher en raquettes sur la rivière et traverser un boisé où se trouve mise en place une véritable “ligne de trappe”! On enfile alors nos raquettes et c’est un départ!

Faisant chemin, surprise! Surprise même pour les deux guides qui avaient mis en place divers équipements la veille au soir! Un animal a en effet marché sur les lieux durant la nuit! M. Dany Levasseur, trappeur membre de l’APTICO attire l’attention du groupe sur ce qui se révèle être des traces de pas de deux renards qui ont vraisemblablement poursuivi un écureuil! Ces pistes dans la neige constituent un véritable bonus pour nos deux guides et une belle opportunité pédagogique!

M. Levasseur est un habitué du terrain. Il chasse, pêche et piège depuis son enfance et ça paraît. De plus, il est doué pour vulgariser son savoir et son expérience. Nos cadets sont captivés par ses explications et plusieurs belles questions surgissent, occasions alors pour ajouter des détails supplémentaires! Il parle de respect de la faune et de la flore, il commente au sujet de l’équipement, des vêtements. Il explique comment fonctionne un GPS, insistant aussi sur l’importance d’avoir une boussole en forêt, parce qu’un GPS, ça fonctionne avec des batteries…! 

Le groupe s’engage alors sur un sentier qui mènera nos cadets dans un boisé qui longe une des nombreuses baies de la rivière des Outaouais.

Pour le bénéfice des pêcheurs qui sont rois et maîtres sur ce forum (je pense à un en particulier), Michel Boucher nous a informé, photos en mains, que cette baie était pleine de… brochets! 

Quelques stations avaient été aménagées dans le boisée, chacune constituant une occasion de montrer, d’enseigner. Par exemple, chaque cadet a eu l’occasion de fabriquer un collet à lièvre! Les deux guides trappeurs ont illustré et expliqué la technique, et les officiers responsables des cadets ont ajouté que d’avoir du fil de fer dans son sac à dos et de savoir faire des collets pouvait sauver la vie de quelqu’un de perdu en forêt. 

M. Dany Levasseur qui explique a une jeune cadet comment installer un collet à lièvre.

L’heure du dîner approche! Les groupes mettent le cap en direction du lieu de rassemblement où nous attend un bon ragoût d’ours!

Ça devait être bon, le plat s’est vidé en moins d’une vingtaine de minutes, plusieurs allant se servir deux fois!

Divers ateliers ont aussi été présentés : Matériel et équipements, règles de sécurité, maniement et installation des pièges et des collets, dépiautage, soins à porter aux peaux. Tout a été mis en oeuvre afin de rendre l’événement le plus complet possible.

À la fin de la journée, les parents avaient été convié à venir chercher leurs enfants sur les lieux. À cette occasion, les membres de l’APTICO ont offert un exposé destiné à familiariser les parents avec le piégeage et avec les fourrures. Les parents ont été invité à inscrire leurs jeunes, s’ils sont intéressés, à la formation menant au certificat de piégeur, afin qu’ils puissent bénéficier d’un programme pour le relève qui consiste à rembourser une partie des frais de la formation et d’assurer aux jeunes un suivi avec un mentor de l’Association, notamment d’accompagner un trappeur sur son territoire une fois le certificat et le permis obtenu et les intégrer aux activités de l’Association.

De gauche à droite : M. Denis Vaillant, président de l’APTICO, M. Michel Boucher et M. Dany Levasseur.

Une journée ensoleillée, inoubliable, aucun incident (sauf une courroie de raquette sectionnée), des jeunes satisfaits, des parents enchantés et surtout, une collaboration exceptionnelle entre une association de trappeur et des corps de cadets. Un bref débriefing à la fin de la journée n’a fait ressortir que des points positifs à cette rencontre et il est déjà convenu que d’autres événements similaires seront mis sur pieds en commun. 

Il manque quelque chose à ce récit, mais quoi?

Ah! Il manque lui… Lui, bien c’est moi, caché derrière la caméra!

Serge Cazelais, alias “Kazz”