Août 112014
 

Le clown est triste; l’annonce du suicide de Robin William me bouleverse profondément.

Et du même élan, l’Abbé Raymond Gravel nous laisse en héritage l’espoir du défricheur qui pointe vers l’horizon…

 

Je gagnai les bois parce que je voulais vivre suivant mûre réflexion, n’affronter que les actes essentiels de la vie, et voir si je ne pourrais apprendre ce qu’elle avait à enseigner, non pas, quand je viendrais à mourir, découvrir que je n’avais pas vécu. Je ne voulais pas vivre ce qui n’était pas la vie, la vie est si chère ; plus que ne voulais pratiquer la résignation, s’il n’était tout à fait nécessaire.

Ce qu’il me fallait, c’était vivre abondamment, sucer toute la moelle de la vie, vivre assez résolument, assez en Spartiate, pour mettre en déroute tout ce qui n’était pas la vie, couper un large andain et tondre ras, acculer la vie dans un coin, la réduire à sa plus simple expression, et, si elle se découvrait mesquine, eh bien, alors ! en tirer l’entière, authentique mesquinerie, puis divulguer sa mesquinerie au monde ; ou si elle était sublime, le savoir par expérience, et pouvoir en rendre un compte fidèle dans ma suivante excursion. Car pour la plupart, il me semble, les hommes se tiennent dans une étrange incertitude à son sujet, celle de savoir si elle est du diable ou de Dieu, et ont quelque peu hâtivement conclu que c’est la principale fin de l’homme ici-bas que de « Glorifier Dieu et de s’en réjouir à jamais ».

Henri David Thoreau, Walden, ou la vie dans les bois

  3 Responses to “Laissez le vent emporter tout…”

  1. « Je ne voulais pas vivre ce qui n’était pas la vie, la vie est si chère ; plus que ne voulais pratiquer la résignation, s’il n’était tout à fait nécessaire. »

    Nous venons d’apprendre que M. Robin Williams était atteint de la maladie de « Parkinson », dans son premier stade…mais c’est aussi ÇA la vie ici-bas

    Cette spécification me semble relancer tout ce débat sous le thème de l’euthanasie.

  2. Carpe diem (quam minimum credula postero) est une locution latine extraite d’un poème de Horace que l’on traduit en français par :

    « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain ».

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    On confond trop souvent les « acteurs » avec « les rôles » qui leur sont conférés…

    • «On confond trop souvent les « acteurs » avec « les rôles » qui leur sont conférés…»

      Tellement vrai.

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