Accueillir et se laisser acceuillir

 

Retraite de l’Avent prêchée à St-Albert, Ontario le 9 décembre 2013

N.B.  Ceci constitue mon plan. Il ne manque que les commentaires, les transitions, les jokes improvisées sur place et les réactions de l’assistance.

« Accueillez-vous donc les uns les autres
comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu »
־ Romains 15. 7

Prière d’ouverture

Merci Père pour cette opportunité de formation, de préparation et de réflexion.
Merci de nous inviter à vivre ta parole, à la faire résonner en nous.
Merci de nous faire prendre conscience que ton fils, Jésus-Christ nous invite à un projet de vie, un projet inclusif afin de faire de son Église le lieu de rassemblement des amis de Dieu.

introduire ici les définitions du dictionnaire :

Accueil : Manière de recevoir quelqu’un; manière dont quelqu’un accepte une personne, une idée, une œuvre.

Accueillir : 1- Recevoir quelqu’un, quelque chose; 2- donner l’hospitalité; 3- recevoir; 4- accompagner.

[Commenter]

 

Titre de la soirée : Accueillir et se laisser acceuillir

« La foi est un don gratuit de Dieu qui demande l’humilité et le courage d’avoir confiance et de faire confiance, afin de voir le chemin lumineux de la rencontre entre Dieu et les hommes, l’histoire du salut » (Pape François, Lumen Fidei, no 14).

[Commenter. Choses sur lesquelles attirer l’attention] :

Gratuité et Rencontre

Courage et Confiance

 

**

J’ai une anecdote à vous raconter, une histoire tout à fait authentiques et d’actualité – certains et certaines vont peut-être reconnaître une circonstance ou une situation qu’ils et elles vivent de similaires.

 

Une jeune femme dans la vingtaine s’impliquait depuis maintenant un an dans une paroisse que je connais bien dans le diocèse de Montréal. Elle était en effet arrivée dans cette paroisse comme un cheveux sur la soupe pendant la période de l’Avent il y a très exactement un an auparavant. Elle est sympathique, pleine d’énergie, de très belle apparence et le curé de sa paroisse – un homme que je connais très bien – lui avait proposé pour la première fois de chanter et de faire une lecture. Se sentant à sa place au sein de cette communauté et en confiance avec ce curé, elle a décidé de dévoiler un de ses secrets…

Elle avait en effet un secret. Le curé, lui, connaissait l’affaire depuis plusieurs mois. Je vous dis tout de suite que ce curé n’avait rien d’un homme “dans le vent”. Un curé âgé, assez conservateur et au dire de certains assez sévère. Mais aussi, un curé qui aime ses paroissiens, qui est bon et accueillant. – Je vous rappelle qu’il connaissait le secret de sa nouvelle paroissienne et qu’il l’a invitée à chanter et à faire une lecture.

C’est quoi ce secret? La jeune fille est mère monoparentale… bon, rien d’extraordinaire, vous en conviendrez, mais afin de subvenir aux besoins de son fils de 4 ans, elle danse… Pas pour les grands balets canadiens là… Elle danse dans un club… elle dans toute nue! Et, se sentant aimée, acceptée et accueillie dans cette paroisse depuis une année, elle se confie au membres du CPP.

Coup de tonnerre…

Ouf! On ne la veut plus!! On a beau être ouvert, mais là, une danseuse à gogo comme lectrice lors d’une célébration de l’Avent!! Et le curé veut qu’elle chante pour la messe de Noël! Ah ben là, pas question! On se mobilise… on placote naturellement et on se concerte afin de bloquer ce projet là. Quelle image ça va créer pour le monde qui vont venir à la messe de savoir qu’une fille qui danse toute nue va lire et chanter dans notre paroisse

Pas question…

J’arrête l’histoire ici… je vous raconte la suite un peu plus tard

 

**

Un modèle d’accueil

Évangile selon Luc 15 :

Les collecteurs d’impôts et les pécheurs s’approchaient tous de lui pour l’écouter. Et les Pharisiens et les scribes murmuraient ; ils disaient : « Cet homme-là fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux ! »
[Parabole dite… “l’enfant prodigue”… ou “le fils retrouvé” ou… “le père compatissant”]

Il dit encore : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir.” Et le père leur partagea son avoir. Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout réalisé, partit pour un pays lointain et il y dilapida son bien dans une vie de désordre. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans l’indigence. Il alla se mettre au service d’un des citoyens de ce pays qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait. Rentrant alors en lui-même, il se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain de reste, tandis que moi, ici, je meurs de faim ! Je vais aller vers mon père et je lui dirai : Père, j’ai péché envers le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Traite-moi comme un de tes ouvriers.” Il alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitié : il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : “Père, j’ai péché envers le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils…” Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez la plus belle robe, et habillez-le ; mettez-lui un anneau au doigt, des sandales aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.”

« Et ils se mirent à festoyer. Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il approcha de la maison, il entendit de la musique et des danses. Appelant un des serviteurs, il lui demanda ce que c’était. Celui-ci lui dit : “C’est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras parce qu’il l’a vu revenir en bonne santé.” Alors il se mit en colère et il ne voulait pas entrer. Son père sortit pour l’en prier ; mais il répliqua à son père : “Voilà tant d’années que je te sers sans avoir jamais désobéi à tes ordres ; et, à moi, tu n’as jamais donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais quand ton fils que voici est arrivé, lui qui a mangé ton avoir avec des filles, tu as tué le veau gras pour lui !” Alors le père lui dit : “Mon enfant, toi, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait festoyer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est vivant, il était perdu et il est retrouvé.”
[commenter l’extrait et faire participer l’assistance; faire ressortir ceci :]

– Un père qui donne son héritage.

– Un père qui surveille le retour de son fils.

– Un fils qui dilapide.

– Un fils qui veut revenir en tant que serviteur.

– Un file qui est rétablis dans sa dignité de fils.

– Un deuxième fils qui refuse d’entrer.

– Un deuxième fils qui se dit qu’il a toujours été un bon serviteur.

 

Question ouverte : le Dieu de Jésus Christ veut-il des serviteurs ou des fils et des filles?

 

**

Voulez-vous connaître la suite de l’histoire de la jeune femme qui faisait face à un manque d’accueil dans sa paroisse?

Ça avait pris des proportions importantes. Le CPP avait clairement affiché sa dissidence au projet du curé de faire lire et chanter la jeune fille. Or, ce dernier – le curé – a décidé de convoquer tout le monde dans une réunion élargie incluant des paroissiens. Il a parlé avec son cœur, mais aussi avec ses tripes et il a brassé la cage.

« C’est quoi le message de l’Évangile? », a-t-il posé comme question et il a ajouté fermement :

« Le Christ, lui, il aurait fait quoi? »

Il s’est alors retiré, laissant l’assemblée avec son problème.

Il a tellement brassé fort le curé qu’une des membres du CPP a décidé d’inviter la jeune femme à dîner le dimanche suivant après la messe. Ce fut un point tournant; elle a réalisé que cette jeune femme était bel et bien celle qu’ils connaissaient depuis un an, qui venait aux célébrations, qui souriait, qui avait donné d’un peu de son temps. Elle en a parlé aux autres.

Non seulement la jeune femme a lu, son seulement elle a chanté, mais certains ont proposé de faire une collecte pour elle afin qu’elle passe un beau Noël et que son petit garçon reçoive des beaux vêtements, des cadeaux et les paroissiens se sont assurés qu’elle serait avec quelqu’un pendant le temps des fêtes.

La suite? Deux autres danseuses à gogo ont assisté à la Messe de Noël.

La suite? Notre jeune femme est aujourd’hui mariée avec le fils d’un des membres du CPP. Ils sont co-propriétaires d’une entreprise et, vous l’aurez deviné, elle n’a plus besoin de danser!

 

**

L’accueil comporte donc deux aspects, ou dimensions :

1- C’est soi-même être accueillant.

Dieu accueille chacun et chacune là où elle se trouve, dans sa situation actuelle et qu’Il voit la personne non comme elle est présentement, mais comme elle peut devenir. Nous sommes appelés à accueillir les personnes dans toute leur dignité humaine. Qui sommes-nous pour coller des étiquettes sur les autres : Lui est un pas bon, elle est une danseuse, etc… ? Apprenons à voir la dignité de l’Autre (avec un grand A), à voir l’Autre avec son potentiel et surtout évitons de les cataloguer à cause d’un épisode souvent temporaire de leur vie ou à cause de circonstances qu’ils ont subis.
Je suis ainsi moi aussi appelé à imiter ce Dieu accueillant :

«Imitez Dieu, puisque vous êtes des enfants qu’il aime ; vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés» (Eph 5. 1-2)

«Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ.» (1 Coronthiens 11. 1)

 

2- Mais aussi me laisser accueillir!

Que serait-il arrivé si cette jeune femme s’était dit : Je ne suis qu’une danseuse, je ne suis pas grand chose au monde, sans doute pas assez pure pour aller à la Messe, le curé va me juger…?

Nous avons nous aussi nos circonstances, nos conditions, nos bibites cachées et nos secrets de placards. Lorsqu’un ami, un membre de ma parenté m’ouvre son coeur et sa porte, est-ce que c’est moi qui m’exclue?

[Commenter et faire parler l’assistance]
Prière finale :

Merci Père de m’accueillir dans ta maison, dans ma maison, moi qui m’était pour un temps éloigné de toi.
Merci Jésus mon frère de m’ouvrir le chemin et de célébrer mon retour.
Merci Esprit saint de nous unir, nous qui sommes frères et soeurs.
Tous ensemble nous sommes l’Église.
Amen.

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