Fév 182013
 

Quelqu’un m’interpelle au sujet des prédictions de Pierre Jovanovic. J’avoue que je m’intéresse peu à ce qu’il fait et à ce qu’il dit et écrit sur son site web. Mais bon, je ne demande qu’à être convaincu. J’ai l’esprit assez ouvert lorsque quelqu’un me poste un vidéo ou un article pour le lire. Mais bien souvent, avec Jovanovic, je reste sur ma faim.

Cela dit, je me suis intéressé à l’édition en deux tomes des textes de Nag Hammadi publiée par sa maison d’édition Le jardin des livres (sous le titre : Les manuscrits de Nag Hammadi). De ça, je peux bien dire un mot.

Sur le coup, ça semble une bonne édition, bien savante. Le nom qui paraît sur la couverture est celui de James M. Robinson! Ça impressionne! Le professeur Robinson est en effet le pionnier de la recherche sur les textes de Nag Hammadi. Professeur émérite à Claremont Graduate University. Détenteur d’un doctorat honoris causa de l’Université Laval. Un homme remarquable que je connais bien en plus (photo 1 et photo 2) – mais bon, le point n’est pas là. Le problème des volumes en question n’est donc pas le nom de l’auteur qui apparait sur la couverture. Le problème vient plutôt de la traduction française. Il faut en effet savoir d’une part qu’il ne s’agit pas d’une traduction de première mains des textes de Nag Hammadi faite sur le copte. C’est une traduction de traduction, faite à partir de l’anglais. Le volume original a en effet été publié en anglais sous le titre The Nag Hammadi Library in English. Cette édition, plusieurs fois réédité et qui a rendu de fiers services est cependant désuète. Les traductions anglaises des textes de Nag Hammadi parues dans ce volume sont désormais toutes disponibles en ligne (gratuitement) sur le site web de la Gnostic Society. C’est ainsi inutile de l’acheter. Elle ne bénéficie pas des 35 dernières années de recherche sur les textes de Nag Hammadi, et surtout sur la grammaire et la syntaxe des dialectes de la langue copte. Cette bonne vieille édition a ainsi été remplacée (en 2009) par une édition anglaise plus récente publiée sous la direction du défunt Marvin Meyer et à laquelle a collaboré James M. Robinson, ainsi que Wolf-Peter Funk (Université Laval), Paul-Hubert Poirier (Université Laval) et Elaine Pagel (Princeton University) : The Nag Hammadi Scriptures. Si vous voulez une bonne traduction anglaise à jour et pas chère. c’est cette dernière qu’il faut acheter.

La question que je me pose au sujet de la traduction française publiée par la maison d’édition de Pierre Jovanovic est la suivante : Quel est l’intérêt de publier la traduction française d’une traduction anglaise de textes coptes? Pourquoi aussi avoir choisi de traduire une traduction anglaise désuète et accessible gratuitement en ligne? Pourquoi ne pas avoir demandé à des chercheurs qui savent lire le copte de produire une traduction originale plutôt que de traduire une traduction anglaise qui n’est plus à jour? Est-ce que le grand public est bien servi? De plus, le volume anglais plus récent coûte $19.75 chez Amazon.ca (en date du 18 février 2013). Les deux volumes du Jardin des livres coûtent 21 euros chacun… Ça fait un peu plus de $56 (en date du 18 février 2013). Et c’est une traduction française faite sur une traduction anglaise (qui est dépassée, ne l’oublions pas). C’est un pensez-y bien. Moi, en tout cas, je ne suis pas preneur. Pas à cause du prix, mais parce que c’est une traduction de secondes mains qui n’est pas faite directement sur le copte. J’ai examiné ces volumes en librairie et en bibliothèque et c’est très mauvais. Les traducteurs français ne comprennent souvent pas ce qu’ils traduisent de l’anglais. Le vocabulaire technique de la gnose est parfois bien nébuleux et confus. Impossible, notamment, de s’y fier pour une étude de détails. Je ne recommande donc pas de faire l’acquisition de ces volumes. (NB : Ne me demandez pas des exemples de traductions nébuleuses, je n’en donnerai pas sur mon blog, ni par courriel, mais si vous voulez, invitez-moi, payez-moi un verre, on sort les livres d’une bibliothèque et on regarde ça.)

Mais, me dira-t-on, je suis nul en anglais et je veux lire les textes de Nag Hammadi en français. Alors là gardez vos sous et lisez-les (gratuitement) en ligne sur le site de la Bibliothèque copte de l’Université Laval. Inutile de dépenser $56. Vous pouvez aussi vous procurer les fascicules qui sont publiés aux Presses de l’Université Laval. C’est cher, certes, mais ça vaut la peine si vous voulez être sérieux dans vos recherches. Autre alternative, procurez-vous la traduction française de l’ensemble des textes de Nag Hammadi publiée chez Gallimard dans la collection Bibliothèque de la Pléiade sous le titre Écrits gnostiques.

Je vous laisse tirer vos propres conclusions.

 

Piaf censurée… Jusqu’où ira le débat sur la laïcité au Québec?

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Fév 162012
 

Je n’ai jamais été aussi fier de faire partie d’une société laïque! En effet, le débat sur la laïcité dans l’espace et dans l’éducation publique vient d’être relevé d’un cran! Nos enfants sont hors de danger! Ils sont entre bonnes mains! La police de la laïcité veille au grain, prête à censurer toutes traces du passé qui ne s’insèrent pas dans la nouvelle idéologie moderne et progressiste de la laïcité québécoise!

En effet, une pernicieuse et subversive chanson française qui risque définitivement de chambouler la paix sociale a été heureusement censurée par une courageuse et évoluée direction d’école à Sorel-Tracy! Afin d’affermir le décret “ex-cathedra” du petit gourou qui a décroché un poste d’enseignant dans une de nos écoles, le pape de la commission scolaire, un certain… bah… taisons son nom au cas où il serait ineffable, a confirmé sur-le-champ au moyen d’une bulle – et confortablement assis dans la sienne que désormais, dans les sacro-saintes écoles laïques sous sa juridiction, certains mots, certains concepts qui ne cadrent pas dans son système de pensée unique seraient éradiqués. Un peu encore et il propose qu’on lève une nouvelle inquisition et force chacun des élèves sous lesquels il règne à boire les eaux du Léthé. Les détails sont ici :

 

Une chanson d’Édith Piaf censurée

 

J’aimerais proposer à ce professeur et à la direction de modifier la dernière ligne de l’Hymne à l’amour d’Édith Piaf afin de la rendre acceptable pour les standards de notre société moderne et libre, alimentée par la science, propulsée par le progrès et motivée par une soif de liberté de pensée et qui s’est entièrement émancipée des liens obscurantistes et rétrogrades que la religion nous avait imposés!

Plutôt alors que de chanter ceci à la dernière ligne de l’Hymne à l’amour : «D… réunit ceux qui s’aiment», je propose donc ceci  :

Chantons en coeur!

«L’être, ou le non-être potentiel, probable ou non et éventuellement à la fois immanent et/ou transcendant, mais peut-être aussi inexistant, ou simplement le néant, mais peut-être aussi est-il/elle/sont-il(s)/elle(e) multiple(s), masculin(s) ou féminin(s) et dont on ne peut dire s’il/elle/ils/elles existe(ent) ou non, ni s’il/elle/ils/elles agi(ssen)t ou pas dans ce monde et/ou hors du monde, sans préjudice à la définition de monde que chacun et chacune est libre de concevoir, aurai(en)t pu ou a/ont en fait ou n’a/n’ont pas du tout réunit dans l’espace publique et/ou privé deux entités libres non définies de couleurs, d’origine ethnique, d’orientation sexuelle, membres ou non d’une minorité visible, ayants ou non un handicap visible ou non et qui peuvent être hétéros, gaies, bisexuelles, voire zoophiles, abstinentes ou non, mariées ou engagées civilement ou en union de fait et qui éprouvent l’un pour l’autre un sentiment qui peut en certaines circonstances être qualifié de solidarité, qui forment un foyer un non, voire qu’ils sont des “fucking friends” et que leur relation n’est peut-être en fait que du cul!»

On me dira que ça ne rime pas et que ça ne cadre pas avec l’air de la chanson, mais qui s’en souciera? Ça a le mérite d’éviter les concepts et les mots d’une autre époque comme “Dieu” et “amour” et ça, c’est pour le plus grand bénéfice de nos enfants qui apprennent ainsi ce qu’est une société laïque et moderne et qui comprendront le sens de la véritable liberté d’expression et de pensée! Afin de relever d’un autre cran notre lucidité collective, je propose à ce nouveau clergé des convenances, gardien de l’orthodoxie laïque, qu’on mette l’oeuvre complète de Jean-Sébastien Bach à l’Index!

Un exemple parmi tant d’autre du manque de culture et d’éducation de certains enseignants québécois, mais aussi de la dérive totale du concept de “laïcité”. Au Québec, on confond laïcité et athéisme, avec comme prémice de fond que seuls les athées sont lucides et intelligents. C’est devenu classique, banal. On en parle sur les lignes ouvertes, on ajoute notre grain de sel sur un blog et voilà! La cause est entendue et c’est fini. On passe à un autre appel. On porte ainsi des jugements sur le passé en fonction de nos valeurs individuelles contemporaines et Dieu sait (pardonnez mon inconvenance) que les valeurs sont d’une nature bien volatile. Ce qui est accepté aujourd’hui sera certainement autre chose demain. On pousse dès lors très fort afin que ces valeurs ponctuelles se transforment rapidement en décrets et soient imposées à l’ensemble.

Le passé, l’histoire, ça ne se change pas. On peut apprendre du passé, l’apprécier, en être fier ou en avoir honte, mais que de vouloir le censurer, l’interdire, le cacher, le modifier dans des manuels scolaires et le taire, et qu’on le fasse effectivement comme dans cette école de Sorel-Tracy, me laisse plus que songeur. L’histoire (justement) nous montre que seuls les régimes totalitaires et les mouvements sectaires (politiques, religieux, idéologiques) agissent ainsi. Peut-être vient-on de comprendre pourquoi ces gens sont aussi pressés…

La décadence, c’est ça.

En attendant, bouchez-vous les oreilles et indignez-vous  :

 

 

Humoristiquement vôtre!

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