Que ce serait-il produit si Joseph avait suivi à la lettre ce que lui prescrivait la Loi et les préceptes religieux de son temps ?
Une réflexion :
L’histoire de la naissance du Sauveur contient des détails qui, lorsqu’on s’y arrête, nous invitent à une réflexion qui dépasse les cadres auxquels nous sommes habitués. À force de relire ces récits, toujours comme s’il s’agissait de la première fois, je note que celui qui fut le père de Jésus le nazaréen aurait bien pu faire basculer le cours de l’histoire s’il s’en était tenu à une interprétation littérale et rigoureuse de ce que lui prescrivait la Loi de Moïse! Joseph était en effet un homme juste, et voyant que Marie était enceinte, il décida de la renvoyer discrètement plutôt que de l’exposer sur la place publique (Mt 1, 19).
Portons-nous quelques années plus tard alors que des leaders religieux, des scribes et des pharisiens, conduisent une femme au milieu de la place publique (Jn 8, 3). Lisons :
« Maître, lui dirent-ils, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère. Dans la Loi, Moïse nous a prescrit de lapider ces femmes-là. Et toi, qu’en dis-tu ? » (Jn 8, 4-5)
Jésus les amène alors aux limites vers lesquelles leur religiosité et leur légalisme les conduisaient et il leur répond :
« Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. » (Jn 8, 7), refusant ainsi de la condamner.
Il l’invita ensuite à se réapproprier de sa dignité que sa condition et le regard des autres avait dépréciée (Jn 8, 11).
La démarche de foi qui fut celle de Joseph est celle que je choisis de faire mienne, une foi subversive qui transgresse la lettre de la Loi (2 Co 3). Je profite de la période de l’Avent pour me questionner à nouveau sur ce qui devrait être au centre de chacune de mes rencontres, celles que je fais à chaque jour, tout au long de l’année. Je m’invite à poser un regard différent et nouveau sur ceux et celles qu’un premier regard me fait déprécier. Quel trésor enfouit se cache dans le cœur de l’humain? (Mt 6, 21) Qu’est-ce qui m’empêche de voir que c’est Dieu qui se reflète dans leur regard, que c’est Dieu qui se reconnaît dans leur condition?
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Grand merci à mon collègue et ami Gilles Marleau pour sa relecture et ses suggestions!
2 Responses to “L’Avent, une histoire qui bouscule mes convictions”
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Je me suis toujours demandé comment je pourrais punir quelqu’un d’une faute si en-dedans de moi, j’ai déjà fait une faute, ou, comment répudier une personne si j’ai déjà agit à me faire répudier. Il me semble qu’il est trop facile de juger une action morale et d’en définir la faute comme telle au détriment d’une réalité qui me montre que je ne suis pas blanc comme neige dans mes propres actions morales. Pourquoi condamner plutôt que de pardonner, ou, pourquoi en arriver à un châtiment plutôt que de remettre la faute au cœur de la personne qui l’a commis. N’avons-nous pas un chemin qui nous conduit à Dieu lorsque nous méditons sur nos actes ?
Pourtant le message n’est pas si difficile à comprendre puisque c’est dans le cœur que tout débute pour pardonner et aimer !
Dédé
« Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, à une jeune fille accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David; cette jeune fille s’appelait Marie.
L’ange entra auprès d’elle et lui dit: «Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi».
A ces mots, elle fut très troublée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit: «Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il régnera pour toujours sur la famille de Jacob, et son Règne n’aura pas de fin».
Marie dit à l’ange: «Comment cela se fera-t-il puisque je n’ai pas de relations conjugales»?
L’ange lui répondit: «L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu.
Et voici qu’Elisabeth, ta parente, est elle aussi enceinte d’un fils dans sa vieillesse et elle en est à son 6ème mois, elle qu’on appelait la stérile, car rien n’est impossible à Dieu».
Marie dit alors: «Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit»!
Et l’ange la quitta. »
(Luc ch. 1, 26-38)
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Notons ici que l’ange Gabriel apparaît en RÉEL et s’entretient avec la Très Sainte-Vierge Marie.
Il attend son FIAT…
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« Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ. Marie, sa mère, était accordée en mariage à Joseph; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle se trouva enceinte par le fait de l’Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste et ne voulait pas la diffamer publiquement, résolut de la répudier secrètement.
Il avait formé ce projet, et voici que l’Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit: «Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint et elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés».
Tout cela arriva pour que s’accomplisse ce que le Seigneur avait dit par le prophète : Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils auquel on donnera le nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : «Dieu avec nous».
A son réveil, Joseph fit ce que l’Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. »
(Mathieu ch.1, 18-24)
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Notons ici que Joseph, lui, a reçut une EXPLICATION de l’ange au sujet du phénomène, et ce, « dans un songe ». Bref, il faut comprendre que tout lui fut donné et que rien ne lui est venu de lui-même…
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« La vie de Marie consista à accomplir à fond le premier fiat prononcé au moment de l’Annonciation, tandis que Joseph, comme on l’a dit, ne proféra aucune parole lors de son annonciation :
il “ fit simplement ce que l’Ange du Seigneur lui avait prescrit ”
(Mt 1, 24) »
http://www.nazareth-fr.custodia.org/default.asp?id=5789
Finalement et surtout, on ne saurait assimiler l’expérience unique de Joseph à « une foi subversive qui transgresse la lettre de la Loi »…
…en la comparant bêtement aux réactions des scribes et des pharisiens de l’époque au sujet du passage sur une quelconque prostituée, alors qu’eux n’avaient reçu aucune annonciation particulière, tout en ayant devant les yeux qu’un cas d’adultère bien connu…auquel Jésus a très bien répondu d’ailleurs!