J’ai un peu étudié (mais pas assez) la psychologie des intégristes et des fondamentalistes soi-disants religieux, surtout au moyen d’analyses de textes, d’analyses de discours et de conversations privées. Pourtant, un premier constat se dégage (et qui mériterait une étude de fond, avis aux collègues de bonnes volonté) : Qu’ils soient catholiques, évangéliques, musulmans ou autres, nombreux sont les intégristes et fondamentalistes qui ne semblent pas croire à ce qu’enseigne la religion à laquelle ils prétendent pourtant adhérer. Ils connaissent leurs livres saints de manière très approximative et sommaire, ils ne connaissent que peux ou pas du tout leur histoire religieuse et nombreux sont ceux qui professent un individualisme radical au détriment de l’aspect communautaire. Voilà pourquoi de nombreux croyants ne comprennent pas pourquoi on leur demande de se désolidariser des terroristes. En effet, pourquoi se désolidariser de quelqu’un avec qui ils n’ont aucun rapport, ni de près, ni de loin ? Solidaire avec ses frères et ses soeurs d’humanité, ça oui ! Mais serais-je responsable de l’autre qui se déchaîne ? À ce titre, les montréalais sont-ils tenus de s’excuser pour les gestes posés par l’assassin de Lin Jun ? Dira-t-on que les montréalais sont tous des «cons», «stupides» et des «assassins en puissance» ? C’est pourtant ce qu’on lit, sans nuances et sans modération, sur les réseaux sociaux. On lit en effet ce genre de bêtises au sujet des croyants de toutes les religions. Certains brandissent même des titres académiques et se réclament de la liberté d’expression pour énoncer ces nouvelles règles absolues.
À croire que les héritiers du dogmatisme et de l’obscurantisme ne seraient pas nécessairement des sujets des “religions du livre” et des fils d’Abraham…
Tout ça pour dire que je découvre ce matin ces lignes qui sont l’oeuvre de Charb :
«La vérité, c’est que le fidèle qui rêve de nous découper en rondelles ne croit pas aux textes sacrés. Il ne croit pas à l’enfer, il ne croit pas à la punition divine, il ne croit pas à l’éternité. Bref, il ne croit pas. S’il était sûr de lui, le fou de Dieu laisserait faire le temps et, le moment venu, il nous montrerait du doigt en se foutant de notre gueule.»
Lisez l’intégral ici sur le site web du Devoir.
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