Nouvelle chronique à Radio VM

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Sep 172017
 

C’est avec grand plaisir que je collaborerai cet automne en tant que chroniqueur, une fois ou deux par mois, à l’émission “Questions d’actualité” animée par Jean-Philippe Trottier sur les ondes de Radio VM.

 

Les sujets seront déterminés le jour même, donc je ne peux les annoncer d’avance.

La première est prévue pour mardi le 26 septembre à 12h35.

 

Avr 242016
 

J’ai envie de parler ce matin d’une véritable plaie qui sévit sur internet. Il s’agit de cet océan de sites web du genre “wiki-machin-strike” ou “stop-mensonge” ou “nutrition-santé” ou “conscience-métaphysique” qui s’inspirent, parfois même copient tout simplement et plagient le contenu des autres sites web. Parfois même ils reproduisent des articles satiriques et des hoax (canulars) qui soudainement alors deviennent «sérieux» et «crédibles» aux yeux de leur lectorat. Parce qu’en effet, ces sites web bénéficient d’un imposant lectorat, un phénomène que je m’explique d’ailleurs bien mal! Ce sont aussi souvent ces sites qui se retrouvent en tête de liste sur les pages des moteurs de recherche.

Pas si grave que ça, me dit-on… Vivre et laissez vivre, me dit-on…

Laissez-moi alors vous présenter deux conséquences.

La première est que comme les gens derrière ces sites web ne sont pas des experts des sujets qu’ils traitent, ils ne font que copier et reproduire, ils leur arrivent bien souvent de passer de l’information approximative, fausse et périmée. Un exemple tout simple que j’ai vu pas plus tard qu’hier est une alerte de retrait d’un produit. L’article sur ce blog date d’avril 2016, mais l’alerte de retrait du produit date de 2015 et la source (plagiée) est une page d’archive sur le site web de Santé-Canada! La conséquence est que le public qui partage ensuite ça sur facebook est complètement trompé par une information qui n’est plus du tout à jour! Parfois même on trouve sur de tels sites des informations carrément dangereuses, comme une recette de gousse d’ail crue marinée pendant quelques jours dans l’huile à la température de la pièce! Croyez-le ou non, ça peut se transformer en poison et vous contaminer avec le botulisme! Pourtant, ça a été viral sur facebook cette recette qui était supposément un remède miracle pour se soigner du rhume et de la grippe!

Une deuxième conséquence est que comme on les partage à grande échelle sur facebook, ce sont alors ces sites qui génèrent le trafic et font les revenus de publicité. Un exemple serait celui de certains créateurs de contenu qui publient dans des médias régionaux ou sur leur blogue personnel et qui se font constamment copier, plagier et même trafiquer (modifier) par de tels sites! Et devinez qui se fait partager sur les réseaux sociaux? L’original ou la copie? Devinez ensuite qui génère le trafic et fait les revenus de publicité? Poser la question, c’est y répondre! Mes propres articles (et ceux de mon ancien blogue) se retrouvent parfois copiés, plagiés et même trafiqués sur de tels sites! Et comme je suis moins connu que ces sites web au noms pompeux et ronflants, mon contenu, le fruit de mon travail de recherche et de création profite à ces gens peu scupuleux qui n’ont surtout pas VOS intérêts à coeur puisqu’ils ne connaissent rien des sujets qu’il copient. Ce qui les intéresse, c’est l’argent qu’ils peuvent faire facilement à VOS dépends!

C’est comme le copiage et musique et de livre. Les vraies créateurs d’art et de contenu sont littéralement vampirisés! Il viendra alors le jour où un créateur se dira «f.**, j’arrête tout». Et c’est un artiste de moins, un penseur de moins dans l’espace public et c’est nous tous, collectivement, qui nous appauvrissons en culture et en diversité. Celui qui a son site web de copiage, lui, pas de problème, il ira en copier un autre!

Ça prendrait un petit effort (oh le gros mot!) de discernement et de recherche afin d’aller un peu plus aux sources des informations et partager le lien vers des articles sérieux et vers les sites web des véritables créateurs d’arts et de contenu!

source de l’image: http://branchez-vous.com

Jan 102015
 

Peut-on rire de Dieu ?

Ah! La grande question!

Pourquoi pas, me dis-je, puisque ce qui est l’objet de ce rire n’est pas Dieu, mais une simple représentation. Mais il faut faire attention, il s’agit de ne pas blesser volontairement. C’est la réserve que je m’impose à moi-même.

Pourquoi ?

Ça demande un mot d’explication.

Celui qui a fait une expérience de foi, pour ne pas dire une expérience de Dieu et donc qui croit pour vrai que Dieu existe, regarde bien des choses avec détachement et discernement. Ça ne fait pas de lui un être parfait et désincarné, mais un être en mouvement, ouvert à l’émerveillement et accueillant pour l’autre :

Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », et qu’il haïsse son frère,
c’est un menteur.
En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit,
ne peut pas aimer Dieu, qu’il ne voit pas. (Première lettre de Jean 4. 20)

Quel rapport avec le fait de rire de Dieu ? C’est qu’on nous a appris que Dieu a conçu l’homme et la femme afin qu’ils (les deux ensemble) lui ressemblent (Genèse 1. 26-27).

Ainsi, que l’on caricature Dieu, celui qui a la foi, ça lui glisse sur le dos.

Pourquoi ?

Simplement que ce qui est représenté n’est pas Dieu et il le sait! Il le sait parce que s’il veut voir ce qu’est vraiment Dieu, il n’a qu’à regarder l’autre dans les yeux. C’est simple, trop simple peut-être et c’est pour ça que nous compliquons tout : C’est trop simple et l’être humain ne semble pas être assez sage pour apprécier ce qui n’est pas compliqué. Il s’invente alors des simulacres et il proclamera avec conviction que Dieu, c’est ça. En fait, bien des images d’êtres divins qui circulent dans la culture populaire sont de l’ordre de la parodie et n’ont rien à voir avec Dieu. Certains alors se diront que ça n’a aucun sens et n’y croiront pas et pour être franc, je les comprends.

Pour le dire en d’autres mots, en m’inspirant de Paul (dans la première aux Corinthiens, ch. 8), moi je sais que les représentations humoristiques et satyriques d’un dieu, n’importe laquelle, ne sont que ce qu’elles sont. Elles n’ont de pouvoir sur moi que celui que je leur accorde et je ne leur en accorde aucun autre que celui de faire rire ceux et celles que ça amuse (bien qu’à certains, semble-t-il, ça fasse peur…) Ainsi, les dessins d’être divins et de prophètes, ça me laisse indifférent. Qu’on les représente alors gros, laids et mal rasés, ça ne change rien. Je ne juge pas, ni ne m’insurge contre celui qui les produit, ni contre celui que ça fait rire. Quand je deviens las de les voir, de les lire et de les entendre, je vais simplement ailleurs et je laisse entre eux ceux que ça amuse.

Mais vous savez quoi ? On m’a déjà trainé dans la boue, qualifié de sectaire et d’intolérant parce que j’avais laissé des railleurs entre eux! Ça me fait conclure la chose suivante : Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, il se trouvera quelqu’un à qui ça va déplaire. Mais ça, c’est une autre histoire.

Cela dit, si ma conscience s’élève au-dessus de la mêlée, ça ne me donne pas une licence pour choquer, insulter, provoquer et scandaliser l’autre qui n’a pas sa conscience là où est la mienne et qui n’a pas envie de rire. Je suis assez sage pour discerner et faire la part des choses.

 

 

 

Intégrisme et incroyance

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Jan 092015
 

J’ai un peu étudié (mais pas assez) la psychologie des intégristes et des fondamentalistes soi-disants religieux, surtout au moyen d’analyses de textes, d’analyses de discours et de conversations privées. Pourtant, un premier constat se dégage (et qui mériterait une étude de fond, avis aux collègues de bonnes volonté) : Qu’ils soient catholiques, évangéliques, musulmans ou autres, nombreux sont les intégristes et fondamentalistes qui ne semblent pas croire à ce qu’enseigne la religion à laquelle ils prétendent pourtant adhérer. Ils connaissent leurs livres saints de manière très approximative et sommaire, ils ne connaissent que peux ou pas du tout leur histoire religieuse et nombreux sont ceux qui professent un individualisme radical au détriment de l’aspect communautaire. Voilà pourquoi de nombreux croyants ne comprennent pas pourquoi on leur demande de se désolidariser des terroristes. En effet, pourquoi se désolidariser de quelqu’un avec qui ils n’ont aucun rapport, ni de près, ni de loin ? Solidaire avec ses frères et ses soeurs d’humanité, ça oui ! Mais serais-je responsable de l’autre qui se déchaîne ? À ce titre, les montréalais sont-ils tenus de s’excuser pour les gestes posés par l’assassin de Lin Jun ? Dira-t-on que les montréalais sont tous des «cons», «stupides» et des «assassins en puissance» ? C’est pourtant ce qu’on lit, sans nuances et sans modération, sur les réseaux sociaux. On lit en effet ce genre de bêtises au sujet des croyants de toutes les religions. Certains brandissent même des titres académiques et se réclament de la liberté d’expression pour énoncer ces nouvelles règles absolues.

À croire que les héritiers du dogmatisme et de l’obscurantisme ne seraient pas nécessairement des sujets des “religions du livre” et des fils d’Abraham…

Tout ça pour dire que je découvre ce matin ces lignes qui sont l’oeuvre de Charb :

«La vérité, c’est que le fidèle qui rêve de nous découper en rondelles ne croit pas aux textes sacrés. Il ne croit pas à l’enfer, il ne croit pas à la punition divine, il ne croit pas à l’éternité. Bref, il ne croit pas. S’il était sûr de lui, le fou de Dieu laisserait faire le temps et, le moment venu, il nous montrerait du doigt en se foutant de notre gueule.»

Lisez l’intégral ici sur le site web du Devoir.

Le papyrus soi-disant de l’épouse de Jésus. Mise à jour

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Avr 242014
 

À propos de ce dont j’ai parlé il y a quelques jours : Le papyrus soi-disant de la “femme de Jésus” – Quelques questions…

Voici quelques nouvelles (et articles de spécialistes en plus de ceux qui sont mentionnés dans les autres billets consacrés à ce papyrus). Vous trouverez les liens à la fin de ce billet-ci, en bas de la page. C’est surtout en anglais, je vais en ajouter sur ce même billet de temps à autre. Pour ce qui est des médias, il est clair que la majorité des journalistes et pigistes n’ont lu que le communiqué de presse envoyé par l’Université Harvard et n’ont pas lu les articles scientifiques (le lien est sur mon billet précédent) pourtant publiés aussi par Harvard… Or, il y a une discordance entre la dépêche de presse et les articles!

On constate aussi du côté des théologiens, théologiennes et historiens, historiennes des religions qu’il y a ceux et celles qui y tiennent coûte que coûte (du genre, c’est authentique parce que ça cadre avec mon agenda personnel), il y a les sceptiques coûte que coûte (du genre c’est un faux parce que ça ne cadre pas avec mon agenda personnel) et ceux et celles qui discutent sérieusement (au sein desquels certains y croient, d’autres sont convaincus qu’il s’agit d’un faux et d’autres suspendent leur jugement en attendant la suite).

Je conçois que le grand public s’y perd complètement.

Pour ma part, je suis encore extrêmement sceptique, non pas parce que ça « m’ébranle ». N’oublions pas que je suis l’auteur d’un mémoire de M.A. sur le motif de l’Esprit saint comme mère de Jésus et sur la masculoféminité du Logos (androgynie dans mon mémoire). N’oublions pas que je suis l’auteur d’un article sur la masculoféminité d’Adam. N’oublions pas que j’ai des articles sous presse sur le motif de l’époux et de l’épouse dans le Nouveau Testament, sur la masculoféminité du Christ dans la littérature chrétienne ancienne. Ce sujet m’intéresse au plus haut point (voir aussi ce que je dis dans mes autres billets consacrés à ce papyrus). Mais c’est justement parce que je m’y intéresse que je suis méfiant. Je ne veux pas que le débat et la recherche soient pollués par des trafiquants d’art, des faussaires et des chercheurs sans scrupules qui ne veulent que pousser leur agenda personnel…

Si le papyrus s’avérait authentique, je le placerais bien plus du côté du symbolisme nuptial inspiré du Cantique des cantiques, comme on le lit dans l’Apocalypse de Jean, plutôt que du statu matrimonial de Jésus.

 

Alors je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre ont disparu et la mer n’est plus.
Et la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, je la vis qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu,
comme une épouse qui s’est parée pour son époux. (Apocalypse de Jean 21. 1-2)

Alors l’un des sept anges qui tenaient les sept coupes pleines des sept derniers fléaux vint m’adresser la parole et me dit :
Viens, je te montrerai la fiancée, l’épouse de l’agneau. (Apocalypse de Jean 21. 9)

L’Esprit et l’épouse disent : Viens !
Que celui qui entend dise : Viens !
Que celui qui a soif vienne,
Que celui qui le veut reçoive de l’eau vive, gratuitement. (Apocalypse de Jean 22. 17)

 

Larry Hurtado, «“Jesus’ Wife” Articles in HTR: Initial Thoughts».

Larry Hurtado, «“Jesus’ Wife Fragment”: Further Observations».

Francis Watson, «Jesus’ Wife Attempts a Comeback: Initial Response».

Leo Depuydt, «The Papyrus Fragment and the Crocodile: When Discerning a Blunder is Itself a…» (avec les réserves de Jim Davila concernant le ton moqueur de cet article).

Celui-ci date de 2012, il m’avait échappé. Arguments paléographiques et linguistiques. : Georgeos Diaz-Montexano, «Mary, Jesus’ Wife. A IV Century Coptic Papyrus. True or False?».

Dans Le monde des religions, une entrevue avec Jean-Daniel Dubois : «Jésus avait-il une femme? Le papyrus reste muet».

Enfin, dans Live Science, une enquête qui ouvre une porte du côté plus nébuleux de la théorie du complot et de l’identité du soi-disant premier acquéreur du papyrus… : «Gospel of Jesus’s Wife : Doubts Raised about Ancient Text». (Mark Goodacre,  «More Doubts Surface on the Jesus Wife Fragment» et Christian Askeland commentent et corrigent quelques données de cet article : «Hans-Ulrich Laukamp and the GJW»)

Certaines choses se précisent…

 

 

Déc 302013
 

J’ai publié ce billet sur facebook le 19 décembre 2013. Certains qui ne sont pas sur fb me demandent de le rendre disponible sur mon site. Le voici : 

**

Certains sont dans la tristesse à l’approche de la période des fêtes.

Je comprends ça. Si je le pouvais, je les prendrais tous et toutes dans mes bras ces personnes tristes. Les circonstances de la vie sont parfois porteuses de douleurs, parfois de joies. Pour moi qui a été un temps Père Noël dans un centre commercial, j’ai écouté nombre de personnes avec des histoires malheureuses de familles brisées ou encore d’enfants déchirés entre un papa et une maman qui sont incapables de s’entendre sur le temps de garde partagé pendant la période des fêtes. Quoi leur dire? Que quelqu’un les aime? Qu’ils et elles comptent, sont précieux et que malgré toutes les circonstances, la vie fait son chemin et que ce qui compte, c’est leur dignité? Je disais à chaque personne qui souffrait d’isolement, de pauvreté affective et relationelle qu’eux et elles avaient le pouvoir d’être accueillants. Accueillants avec eux-mêmes d’abord, s’aimer soi-même, s’accepter soi-même; on s’accepte avec nos défauts et nos belles qualités. Si après ça certains autres choisissent de s’exclure de l’accueil qu’on leur manifeste, nous pouvons nous regarder nous-même en face et nous dire que nous avons sincèrement fait ce qu’il fallait. C’est peut-être pas une solution miracle et ça ne met pas de colle dans chaque famille brisé, mais c’est un premier pas tout simple.

«Je comprends les personnes qui deviennent tristes à cause des graves difficultés qu’elles doivent supporter, cependant peu à peu, il faut permettre à la joie de la foi de commencer à s’éveiller, comme une confiance secrète mais ferme, même au milieu des pires soucis»
– Pape François, “Evangelii Gaudium”